Du piégeage aux dégâts : distinction entre attraction alimentaire et pression de ponte chez le ravageur Drosophila suzukii
Sujet de stage d’ingénieur/M2 professionnel année 2018 • Date limite de candidature : mars 2018
Contexte général du sujet
Drosophila suzukii est une mouche d’origine asiatique ayant envahie l’Europe et l’Amérique depuis 2008 [1]. En plus de son statut d’espèce invasive, cette dernière est à l’origine de dégâts considérables sur les cultures de fruits charnus (fraises, cerises, framboises, raisins). En effet, outre les tâches caractéristiques sur les ailes des mâles, les femelles sont dotées d’un ovipositeur dentelé, permettant de percer la membrane de fruits intacts afin d’y pondre leurs œufs. Les méthodes de luttes conventionnelles sont limitées par l’aspect tardif des pontes, et les méthodes alternatives sont pour le moment peu efficaces.
Afin d’optimiser les méthodes de lutte de façon générales, il est nécessaire de mieux connaître l’écologie de ce ravageur et comment sa présence (estimée par piégeage alimentaire) se traduit en dégâts sur les cultures (i.e. pontes des femelles dans les fruits).
Problématique écologie / éthologie
Malgré son statut, l’écologie de D. suzukii est méconnue : les suivis de population se font classiquement au moyen de pièges contenant des aliments pour les mouches adultes. Or, l’oviposition et l’alimentation semblent être des comportements bien différents temporellement et spatialement [2]. En effet, bien que chez la majorité des drosophiles nutrition et ponte se fassent sur le même substrat (typiquement la pulpe accessible d’un fruit, généralement au sol), l’ovipositeur des femelles de D. suzukii leur donne accès à des fruits dont la membrane protège encore la pulpe, inaccessible d’un point de vue alimentaire. Le but de ce stage sera donc d’établir un protocole de suivi permettant d’isoler le comportement alimentaire de celui de ponte et d’effectuer un suivi sur plusieurs mois dans un agrosystème viticole.
Déroulement du stage
Dans un premier temps ce stage consistera à développer une méthode de suivi des pontes de D. suzukii et de la coupler à la méthode classique de suivi des populations par piégeage, et d’étudier ce couplage en conditions naturelles.
Cette première partie se déroulera au CBGP à Montpellier pendant 2 à 3 mois. La seconde partie du stage se déroulera en vignoble chez nos partenaires de Bourgogne et Champagne en collaboration étroite avec les techniciens locaux, et consistera à effectuer un suivi en utilisant les méthodes développées durant toute la période de véraison et de vendange.
Profil souhaité :
- Permis B obligatoire
- Aptitude à travailler de façon autonome comme en équipe
- Intérêt pour le développement méthodologique
- Capacité à faire de longues heures sur le terrain (par tous les temps) et au laboratoire quand nécessaire (parfois le WE)
Méthodes, techniques, outils à utiliser : Éthologie, identification d’insectes, mise au point méthodologique.
Mots-clefs : Éthologie, écologie, ravageur, méthodologie
Bibliographie
1. Asplen, M. K. et al. 2015 Invasion biology of spotted wing Drosophila (Drosophila suzukii): a global perspective and future priorities. J. Pest Sci. (2004). 88, 469–494. (doi:10.1007/s10340-015-0681-z)
2. Keesey, I. W., Knaden, M. & Hansson, B. S. 2015 Olfactory Specialization in Drosophila suzukii Supports an Ecological Shift in Host Preference from Rotten to Fresh Fruit. J. Chem. Ecol. , 121–128. (doi:10.1007/s10886-015-0544-3)
Informations pratiques et candidature
Laboratoire / Unité d’accueil : Centre de Biologie pour la Gestion des Populations (CBGP INRA Montpellier), Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB), Comité Interprofessionnel des Vins de Champagne (CIVC)
Directeur de l’unité : Flavie Vanlerberghe
Durée du stage : 6 mois, de mars/avril 2018 à août/septembre 2018
Référence de cette offre de stage biologie-écologie à Montpellier : OE-260917-1
Date limite de candidature : mars 2018